Effet miroir | Faire écran

Souhaitant questionner l’impact tangible qu’a l’image sur une certaine mobilité corporelle et un changement de paradigme sociétal, Effet miroir se penche sur la répercussion de la pandémie COVID-19 sur le recours à la chirurgie plastique. L’augmentation des visioconférences a conduit nombre de femmxs et d’hommes, à remodeler leurs visages. Sur les écrans, nos faces sont anamorphosées, nos nez sont grossis; plus que le regard direct des autres, c’est la confrontation avec ce médium qui a été déterminante pour construire la vision que ces personnxs avaient d’elles-mêmes. Pour rendre compte des métamorphoses du corps induites par une évolution sociétale, des clichés pris avant et après les interventions chirurgicales sont superposé sur un ordinateur. Le processus rend ainsi compte du rôle des écrans. Les images qui en résultent – profils des mentons et des nez, gros plans sur les yeux, les oreilles ou les lèvres – forcent le regard à chercher l’humanité des visages dans la malléabilité des tissus vus en transparence.

Ces différentes mobilités faciales sont axées sur la conception philosophique de l’excentricité empruntée à Helmuth Plessner, dans son investigation de l’humain à partir de sa dimension biologique et spatiale. Surface de réflexion et de projection, le focus sur le corps dans ces interventions d’excentrement oriente l’attention vers de nouvelles formes situées de subjectivité. Ce rapport implique une distance à soi et une dynamique de spatialisation possédant une dimension utopique et anthropique.

La série est ponctuée de bribes de témoignages, collages de fragments de presse fixés par des strips de cicatrisation.